Depuis l’annonce du déconfinement, plusieurs programmes ont été mis en place pour booster la relance du tourisme interne, et par ricochet soutenir les établissements touristiques à forte capacité d’emploi, touchés de plein fouet par la crise.
Pourtant, les hôtels n’arrivent toujours pas à tirer leur épingle du jeu. La raison de leur péril, outre la crise due à la pandémie du Covid-19, est que le secteur informel séduit plus que la majorité des Marocains issus des classes pauvres ou moyennes, par son coût réduit, la possibilité d’être entre amis comme en famille et la chaleur d’un foyer qui rappelle le chez-soi.
Cependant, le secteur informel présente plusieurs inconvénients pour l’occupant comme pour la dynamisation de l’économie nationale, particulièrement en ces temps de crise. Primo, l’hébergement chez l’habitant ne garantit aucune assurance quant à la sécurité de leurs locataires en cas de vol ou d’incendie. Secundo, le secteur informel ne crée pas d’emploi et se fait souvent hors du cadre juridique, évitant ainsi la taxation imposée par la loi. Cette activité n’apporte donc aucune valeur ajoutée à l’économie nationale qui, dans cette conjoncture, compte énormément sur le tourisme domestique pour se revigorer.
Tout faire pour assurer la reprise
Malgré les multiples risques de propagation du virus, le gouvernement avait autorisé les établissements touristiques à exploiter 100% de leurs capacités, mettant en place également des programmes pour encourager ces derniers, notamment les hôtels à proposer des réductions sur les séjours. Néanmoins, en raison des effets ravageurs du Coronavirus, une réticence à voyager a été remarquée. Les ménages qui envisagent un voyage optent pour une option plus économique et choisissent plutôt de rejoindre leurs familles ou louer des maisons de vacances. Ainsi, dans ce contexte marqué par la réticence du touriste marocain et l’absence du touriste international, les hôteliers enregistrent une baisse inédite d’affluence, que ce soit dans les stations balnéaires ou dans d’autres destinations comme Marrakech où la situation est catastrophique.
Ces concurrents des hôteliers qui échappent au fisc
Ce sont des milliers de résidences (appartements, cabanons, villas…) répandues partout au Maroc, souvent louées en nuitées pour des périodes courtes et qui génèrent des sommes énormes en termes de revenu.
Cette activité informelle prend des proportions industrielles, car il n’existe aucun cadre fiscal régissant la location saisonnière puisque les propriétaires ne sont pas tenus de procéder à une déclaration sur les revenus perçus de cette activité. En outre, les locations saisonnières ne peuvent obéir au régime de l’IR sur les profits immobiliers, puisque le bail n’est pas à usage d’habitation tel que décrit dans la loi 67-12.
Ce que dicte la loi
C’est dans le texte de loi nr 80-14 que l’on retrouve des précisions concernant cette « tradition » touristique. L’exploitation d’une résidence comme mode d’hébergement doit être subordonnée à une autorisation d’exploitation délivrée par l’administration concernée.
L’exploitant est tenu d’exiger de sa clientèle, dès son arrivée à l’établissement, des pièces d’identité et la signature d’un bulletin individuel d’hébergement et de les déclarer à l’administration. Il est aussi tenu « de contracter une assurance contre les risques d’incendie, de vol des effets des clients et de responsabilité civile et procéder régulièrement à son renouvellement » et de veiller constamment au parfait état de fonctionnement de toutes les installations.
En France, la création du statut « loueur meublé non professionnel » a apporté une conformité fiscale pour les propriétaires qui mettent leurs résidences en location saisonnière. Le régime fiscal prévoit, pour ce statut, un abattement de 71%, une taxe est appliquée sur le reste dans le cadre de son impôt sur le revenu.
Un exemple à suivre pour formaliser le secteur touristique dans sa totalité.
Pourtant, les hôtels n’arrivent toujours pas à tirer leur épingle du jeu. La raison de leur péril, outre la crise due à la pandémie du Covid-19, est que le secteur informel séduit plus que la majorité des Marocains issus des classes pauvres ou moyennes, par son coût réduit, la possibilité d’être entre amis comme en famille et la chaleur d’un foyer qui rappelle le chez-soi.
Cependant, le secteur informel présente plusieurs inconvénients pour l’occupant comme pour la dynamisation de l’économie nationale, particulièrement en ces temps de crise. Primo, l’hébergement chez l’habitant ne garantit aucune assurance quant à la sécurité de leurs locataires en cas de vol ou d’incendie. Secundo, le secteur informel ne crée pas d’emploi et se fait souvent hors du cadre juridique, évitant ainsi la taxation imposée par la loi. Cette activité n’apporte donc aucune valeur ajoutée à l’économie nationale qui, dans cette conjoncture, compte énormément sur le tourisme domestique pour se revigorer.
Tout faire pour assurer la reprise
Malgré les multiples risques de propagation du virus, le gouvernement avait autorisé les établissements touristiques à exploiter 100% de leurs capacités, mettant en place également des programmes pour encourager ces derniers, notamment les hôtels à proposer des réductions sur les séjours. Néanmoins, en raison des effets ravageurs du Coronavirus, une réticence à voyager a été remarquée. Les ménages qui envisagent un voyage optent pour une option plus économique et choisissent plutôt de rejoindre leurs familles ou louer des maisons de vacances. Ainsi, dans ce contexte marqué par la réticence du touriste marocain et l’absence du touriste international, les hôteliers enregistrent une baisse inédite d’affluence, que ce soit dans les stations balnéaires ou dans d’autres destinations comme Marrakech où la situation est catastrophique.
Ces concurrents des hôteliers qui échappent au fisc
Ce sont des milliers de résidences (appartements, cabanons, villas…) répandues partout au Maroc, souvent louées en nuitées pour des périodes courtes et qui génèrent des sommes énormes en termes de revenu.
Cette activité informelle prend des proportions industrielles, car il n’existe aucun cadre fiscal régissant la location saisonnière puisque les propriétaires ne sont pas tenus de procéder à une déclaration sur les revenus perçus de cette activité. En outre, les locations saisonnières ne peuvent obéir au régime de l’IR sur les profits immobiliers, puisque le bail n’est pas à usage d’habitation tel que décrit dans la loi 67-12.
Ce que dicte la loi
C’est dans le texte de loi nr 80-14 que l’on retrouve des précisions concernant cette « tradition » touristique. L’exploitation d’une résidence comme mode d’hébergement doit être subordonnée à une autorisation d’exploitation délivrée par l’administration concernée.
L’exploitant est tenu d’exiger de sa clientèle, dès son arrivée à l’établissement, des pièces d’identité et la signature d’un bulletin individuel d’hébergement et de les déclarer à l’administration. Il est aussi tenu « de contracter une assurance contre les risques d’incendie, de vol des effets des clients et de responsabilité civile et procéder régulièrement à son renouvellement » et de veiller constamment au parfait état de fonctionnement de toutes les installations.
En France, la création du statut « loueur meublé non professionnel » a apporté une conformité fiscale pour les propriétaires qui mettent leurs résidences en location saisonnière. Le régime fiscal prévoit, pour ce statut, un abattement de 71%, une taxe est appliquée sur le reste dans le cadre de son impôt sur le revenu.
Un exemple à suivre pour formaliser le secteur touristique dans sa totalité.
Nabil LAAROUSSI
Encadré
La proposition des Istiqlaliens pour booster le tourisme interne
Pour encourager le tourisme interne, le groupe parlementaire du Parti de l’Istiqlal a présenté à la Chambre des Représentants une proposition de loi sur les « chèques-vacances ».
Le dispositif des « chèques-vacances » devrait contribuer considérablement à la relance du tourisme interne. C’est un système qui a fait ses preuves dans plusieurs pays du monde et qui, aujourd’hui, fait parler de lui au Maroc.
Le député Istiqlalien Lahcen Haddad nous explique que « Ces chèques ont été, dans plusieurs pays, des moyens d’épargne, soutenus par les employeurs, de l’Etat et du privé. L’épargne a pu dynamiser le tourisme interne et contribuer au remplissage des établissements touristiques ».
Ce dispositif repose sur l’introduction de cartes prépayées auprès des Marocains désirant voyager à l’intérieur du royaume, leur permettant de payer leurs séjours dans des établissements d’hébergement touristiques, pour leur donner la chance d’améliorer leurs budgets consacrés aux voyages.
En outre, les « chèques-vacances » contribueront à orienter la consommation vers le secteur formel.
La proposition de loi stipule que la détention d’une carte vacances, dont tous les employés du secteur privé affiliés à la CNSS et tous les employés civils de l’Etat peuvent bénéficier, à titre volontaire, résulte de la participation de l’employé à laquelle s’ajoute la contribution financière de l’employeur. La contribution de l’Etat à la cotisation des fonctionnaires varie de 20 à 50% de la valeur de la carte vacances. Dans le secteur privé, cette même contribution varie de 50 à 80% de la cotisation mensuelle de l’employé.
Le dispositif des « chèques-vacances » devrait contribuer considérablement à la relance du tourisme interne. C’est un système qui a fait ses preuves dans plusieurs pays du monde et qui, aujourd’hui, fait parler de lui au Maroc.
Le député Istiqlalien Lahcen Haddad nous explique que « Ces chèques ont été, dans plusieurs pays, des moyens d’épargne, soutenus par les employeurs, de l’Etat et du privé. L’épargne a pu dynamiser le tourisme interne et contribuer au remplissage des établissements touristiques ».
Ce dispositif repose sur l’introduction de cartes prépayées auprès des Marocains désirant voyager à l’intérieur du royaume, leur permettant de payer leurs séjours dans des établissements d’hébergement touristiques, pour leur donner la chance d’améliorer leurs budgets consacrés aux voyages.
En outre, les « chèques-vacances » contribueront à orienter la consommation vers le secteur formel.
La proposition de loi stipule que la détention d’une carte vacances, dont tous les employés du secteur privé affiliés à la CNSS et tous les employés civils de l’Etat peuvent bénéficier, à titre volontaire, résulte de la participation de l’employé à laquelle s’ajoute la contribution financière de l’employeur. La contribution de l’Etat à la cotisation des fonctionnaires varie de 20 à 50% de la valeur de la carte vacances. Dans le secteur privé, cette même contribution varie de 50 à 80% de la cotisation mensuelle de l’employé.
3 questions à Hamid Bentahar
« Le tourisme est un moyen de créer de l’emploi et de dynamiser l’activité économique »
Nous avons contacté Hamid Bentahar, vice-président des opérations hôtelières du groupe Accor et vice-président de la Confédération Nationale du Tourisme (CNT), pour nous donner son avis sur l’activité touristique post-Covid-19.
- Depuis le déconfinement, l’activité touristique redémarre petit à petit. Y a-t-il un effet positif sur les établissements touristiques ?
- En effet, les destinations balnéaires commencent à voir un rythme de réservation important, mais des destinations comme Marrakech souffrent encore d’un problème de communication autour de l’histoire de la zone 2. A Casablanca et Rabat, c’est difficile puisque ce sont des destinations d’affaires, mais là aussi les hôtels commencent à rouvrir et l’activité reprend très timidement.
- Selon le rapport du HCP, 80% des ménages marocains qui vont voyager comptent séjourner chez leurs familles, 8,2% prévoient des maisons de location. Quelle est votre lecture de ces prévisions ?
Ces prévisions sont conformes aux chiffres de l’année dernière. La majorité des Marocains passent les vacances avec leurs familles, un phénomène qui trouve son explication entre autres dans le pouvoir d’achat de ces ménages. Il n’y a qu’une partie des Marocains, effectivement, qui fréquente l’hôtellerie formelle. Donc, ce n’est pas une information qui surprend.
- Alors que la saison estivale a débuté, les résidences de vacances sont très convoitées, considérez- vous que ce soit des concurrents directs pour les hôtels ?
- Ce n’est pas le type d’hébergement qui importe. Le vrai sujet c’est plutôt si c’est fait de manière formelle ou informelle.
Des gens qui louent leurs résidences, ça a toujours existé. Ce que nous voulons, c’est les encourager à rejoindre l’industrie formelle. On l’a bien vu ces trois derniers mois, le secteur informel présente des risques pour les gens qui y travaillent, ils ne sont pas déclarés et n’ont pas de sécurité sociale, et il faut les protéger. D’autant plus que ça leur donnera la possibilité d’être plus visibles et de mieux commercialiser.
Nous avons contacté Hamid Bentahar, vice-président des opérations hôtelières du groupe Accor et vice-président de la Confédération Nationale du Tourisme (CNT), pour nous donner son avis sur l’activité touristique post-Covid-19.
- Depuis le déconfinement, l’activité touristique redémarre petit à petit. Y a-t-il un effet positif sur les établissements touristiques ?
- En effet, les destinations balnéaires commencent à voir un rythme de réservation important, mais des destinations comme Marrakech souffrent encore d’un problème de communication autour de l’histoire de la zone 2. A Casablanca et Rabat, c’est difficile puisque ce sont des destinations d’affaires, mais là aussi les hôtels commencent à rouvrir et l’activité reprend très timidement.
- Selon le rapport du HCP, 80% des ménages marocains qui vont voyager comptent séjourner chez leurs familles, 8,2% prévoient des maisons de location. Quelle est votre lecture de ces prévisions ?
Ces prévisions sont conformes aux chiffres de l’année dernière. La majorité des Marocains passent les vacances avec leurs familles, un phénomène qui trouve son explication entre autres dans le pouvoir d’achat de ces ménages. Il n’y a qu’une partie des Marocains, effectivement, qui fréquente l’hôtellerie formelle. Donc, ce n’est pas une information qui surprend.
- Alors que la saison estivale a débuté, les résidences de vacances sont très convoitées, considérez- vous que ce soit des concurrents directs pour les hôtels ?
- Ce n’est pas le type d’hébergement qui importe. Le vrai sujet c’est plutôt si c’est fait de manière formelle ou informelle.
Des gens qui louent leurs résidences, ça a toujours existé. Ce que nous voulons, c’est les encourager à rejoindre l’industrie formelle. On l’a bien vu ces trois derniers mois, le secteur informel présente des risques pour les gens qui y travaillent, ils ne sont pas déclarés et n’ont pas de sécurité sociale, et il faut les protéger. D’autant plus que ça leur donnera la possibilité d’être plus visibles et de mieux commercialiser.
Recueillis par N. L.
Repères
Le revenu moyen des ménages complètement érodé
Une étude menée par le Haut-Commissariat au Plan du 15 au 24 juin dernier auprès d’un échantillon de 2.169 ménages, a révélé une chute remarquable du revenu moyen des ménages. Par catégorie socioprofessionnelle, la diminution du revenu mensuel moyen a atteint 74% chez les artisans et ouvriers qualifiés, les ouvriers (71%), les exploitants agricoles (65%), les employés (40%), les cadres moyens (32%), les cadres supérieurs (24%), les indépendants ou employeurs (70%) et les salariés (44%). Ainsi, voyager cet été s’avère difficile pour une grande partie des Marocains.
Mesures préventives proposées par les Marocains
Afin de relancer le tourisme national, le HCP indique que plusieurs mesures sont proposées par les ménages : désinfecter et aseptiser régulièrement les sites touristiques pour 52,3% des ménages, contrôler l’application des mesures de protection dans les résidences de location (37,5%), renforcer les mesures de contrôle du personnel et des clients (34,2%), mettre les masques et les produits désinfectants à la disposition des clients (32,3%), lancer des offres promotionnelles (30,8%), réduire le nombre de clients (25,5%) et renforcer la communication afin de rétablir la confiance des clients (18%).